Faire randori est le moment de mettre en application, dans le cadre d’un combat, des techniques qui ont été étudiées dans le cours. Il s’avère l’un des exercices les plus gratifiants de la pratique. Il est l’occasion de vérifier avec enthousiasme l’efficacité des techniques abordées plus studieusement par ailleurs. Encore faut-il que le randori, pour avoir une valeur, soit réalisé avec justesse, et, pour commencer, qu’il ne soit confondu ni avec le test d’efficacité, ni avec le nage komi, ni avec yaku suku geko.

 

Il n’est plus question, au cours du randori, des positions “Tori” et “Uke” définies à l’avance. Les deux partenaires sont libres de prendre tour à tour les initiatives que dicte l’action. Il y va de ce que l’on pourrait appeler un dialogue. Le temps du randori est le temps — court — de la rencontre avec son partenaire. Un temps au cours duquel il s’agit de construire un rapport éphémère, mais entier et sincère. Nul temps pour rester observateur ou distant, il faut saisir les opportunités qui se présentent, y répondre aussitôt, relancer sans cesse…

Le randori est un moment de grande ouverture qui exige à ceux qui s’y livrent de prendre des risques. C’est là le seul moyen de trouver par soi-même des opportunités nouvelles. Cette ouverture permet aux deux partenaires d’acquérir des sensations : réussir à projeter ou se faire projeter dans un randori, sans s’être opposé ni pour autant tomber délibérément, est une grande source de progrès mutuels.

cet extrait est issu de l'article "Exercices" de Rudolf di Stefano, Juin 2003

 

La vidéo ci-dessous présente un randori réalisé lors du stage de Compains 2004.